Notre lycée a sollicité la sénatrice Sabine Van Heghe pour qu’elle intervienne auprès des élèves de HGGSP (Histoire-Géographie-Géopolitique et Sciences Politiques) et de l’atelier Sciences-Po dans la cadre de la préparation à la visite du Sénat du 26 novembre 2021. Celle-ci a accepté de répondre à nos questions car selon elle, en tant que sénatrice, « C’est notre rôle de transmettre ». Nous allons rappeler dans cet article le rôle du Sénat, cette institution méconnue.
Le Sénat est l’une des deux assemblées du système législatif français. Il est composé de 348 sénateurs élus par “les grands électeurs” (les maires, les conseillers départementaux, etc…) et ne peut être dissous. Le mandat d’un sénateur dure 6 ans et la moitié d’entre eux est renouvelée tous les 3 ans. A titre d’exemple, les départements du Nord et du Pas de Calais comptent 7 sénateurs.
Durant cette entrevue, Madame Van Heghe ne nous a pas fait la liste exhaustive des rôles du Sénat, chose qui serait fastidieuse, mais elle nous en a donné les principaux objectifs. Le premier est d’examiner les projets de lois du Gouvernement et les propositions de lois des parlementaires. C’est aussi de contrôler l’action du Gouvernement, et cela grâce à des commissions d’enquête ou des missions d’information. Et enfin et peut-être surtout, l’un des rôles majeurs est de garantir la stabilité des institutions.
Au-delà des informations classiques du Sénat, Sabine Van Heghe nous en a également présenté les rouages. Tout d’abord, le système des groupes politiques qui peuvent paraître peu nombreux (sept groupes plus les trois sénateurs “non-inscrits”) par rapport à l’offre politique lors des élections. Dans les groupes, les consignes de votes sont systématiques (sauf lorsque cela touche à une question éthique) avec des débats au sein même des groupes permettant de savoir sur quelle opinion ils vont se positionner lors du vote. Lorsque les sénateurs ne sont pas en audience, ou réunis avec leur groupe politique, ils sont sur le terrain. Ils rencontrent les élus de leur territoire ainsi que des citoyens, comme nous avons eu l’occasion de le faire.
De fait, nous avons fait la connaissance de Sabine Van Heghe ainsi que de deux de ses trois collaboratrices travaillant à ses côtés au quotidien. Sénatrice du Pas de Calais, élue en 2017, elle fait partie du groupe politique socialiste et républicain. Comme tous les autres sénateurs, elle a le devoir de participer au minimum à une commission et une délégation. Madame Van Heghe a ainsi choisi d’assister à la commission permanente de la culture, éducation et communication et à la délégation des droits des Femmes. Investie au Sénat, elle prend part à d’autres commissions. En effet, elle est membre de la Section française de l’Assemblée parlementaire de la francophonie. Elle a également orchestré la mission d’information sur le harcèlement scolaire et le cyber harcèlement, un sujet qui semble lui tenir à cœur. Cette mission a abouti à la rédaction de trente-cinq propositions. Ces recommandations qu’elle porte dans les médias et dans les plus hautes instances de l’État couvrent trois axes : la prévention, la détection la plus précoce possible des cas de harcèlement et enfin leur traitement.
Durant la seconde partie de notre entretien, la salle a pu poser de nombreuses questions.
Quel est le parcours pour devenir sénateur.rice ?
Madame Heghe nous a expliqué son parcours peu commun, bien loin de la politique. Elle a commencé par un BTS. Puis, elle a travaillé dans le cabinet d’André Delelis, ministre du Commerce et de l’Artisanat mais aussi Sénateur et maire de Lens. Ensuite, elle a travaillé auprès de Jean Marie Alexandre, président de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin, et également Député européen et Vice-président du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. Elle est ensuite devenue maire adjointe de Dourges, Conseillère Communautaire à la Communauté d’Agglomération d’Hénin-Carvin, ainsi que Vice-présidente du Conseil départemental du Pas-de-Calais. Grâce à ses liens avec les têtes de liste, et ses collaborations avec les élus, elle a été élue sénatrice du Pas-de-Calais en 2017.
Mais est-ce vraiment un métier ?
“Officiellement, non ce n’en est pas un”, mais elle affirme que cela en est un “à plein temps”.
Comment se passent les réunions au sein des différents groupes politiques ?
De manière générale très bien puisqu’ils sont théoriquement du même bord politique. Cependant parfois il y a des débats un peu plus tendus.
Que pensez-vous du passe sanitaire voté hier à l’Assemblée Nationale ?
C’est une question d’ordre éthique donc personnelle.
Mais de ce fait, quelle est votre position face à cela ?
Personnellement, j’étais pour l’obligation vaccinale donc j’y suis favorable.
Combien de femmes sont présentes au Sénat ?
Il y a environ un tiers de femmes.
Quels sont les conseils que vous pourriez donner à une personne qui veut devenir sénateur.rice.
Il faut avoir des contacts avec les têtes de liste. Nous, élèves de l’atelier Science-po, que retenons-nous de cette entrevue ? Premièrement, malgré les apriori qu’il peut y avoir sur les sénateurs, Sabine Van Heghe s’est montrée très accessible. C’est inspirant de remarquer que Sabine Van Heghe a su travailler dans l’un des lieux les plus importants du pays sans faire d’études très prestigieuses.
Nathan DESREMAUX – Flore VERHOEST