Après les vœux menaçants de Kim-Jong-Un, la situation entre les deux nations ne semble pas s’arranger. Sommes-nous proches d’entrer dans une guerre nucléaire ?
Deux dirigeants imprévisibles
Nous sommes le 20 janvier 2016, Donald Trump commence officiellement son mandat de 45ème président des Etats-Unis d’Amérique. Il a réussi à convaincre le peuple Américain grâce à ses discours directs et surprenants, adoptant une stratégie totalement différente de celle de ses adversaires. Donald Trump est connu pour être un dirigeant imprévisible et d’un nouveau genre, ayant comme premier objectif, la défense d’intérêts qu’il considère comme étant ceux de son pays. Il a tout d’abord tenu des propos ambigus envers les musulmans ressemblant fortement à des amalgames entre Islam et terrorisme. Il décréta vouloir interdire l’entrée dans son pays aux habitants de 7 pays musulmans afin de « se protéger d’attaques terroristes ». Il eut un discours tout aussi ambigu sur le cas des migrants mexicains voulant entrer aux Etats-Unis. Le président aurait qualifié le Mexique de « deuxième pays le plus dangereux du monde » et insiste sur la construction d’un mur afin de « protéger » son peuple. Toutes ces lois sont loin de faire l’unanimité mais prouvent néanmoins une chose : Monsieur Trump veut par ses moyens défendre son pays.
Kim-Jong-Un, dirigeant de la Corée du Nord, ne pense lui aussi qu’aux intérêts de sa nation. Il est le fils de Kim Jong-il, dirigeant ayant tout fait pour relever l’économie de sa nation. Pour cela, il avait transformé son pays en un énorme réseau de trafic d’argent et de drogues, afin de le relever après les assauts Américains lors de la Guerre de Corée. Cependant, son fils a une vision politique plus proche de celle de son grand père : Kim II-Sung vu comme un véritable dieu par le peuple. Son obsession était l’acquisition de l’arme nucléaire, afin de s’affirmer comme dirigeant du monde. Son petit- fils partage la même obsession mais a opté pour une politique beaucoup plus dure avec son peuple. Il fit assassiner son oncle afin d’avoir le plein contrôle de l’économie de son pays. Il est aussi fortement soupçonné d’avoir commandité celui de son frère, qui avait une vision politique beaucoup trop proche de celle de la Chine. Il fit passer tous les revenus nationaux dans la recherche nucléaire, délaissant les conditions de vie de son peuple. Mr Jong-Un a aussi une très grande image de lui-même et a toujours refusé d’être considéré comme plus faible militairement que les Etats-Unis, qu’il considère comme « l’incarnation du mal ».
6 janvier 2016, début des hostilités
Le 6 janvier 2016, les institutions américaines et coréennes du sud ont relevé un séisme d’une magnitude anormale à Pyongyang (Corée du Nord). Dans la même journée, Kim Jong-Un déclare avoir fait exploser avec succès une bombe hydrogène. Cet essai fait disparaitre les zones d’ombre concernant la situation nucléaire de cette nation. La Corée fait maintenant partie des pays dotés de l’arme atomique et cela effraie ses voisins chinois, japonais et de la Corée du sud. La réaction Américaine s’est fait attendre et ne fut pas pour les voisins, à la hauteur de la situation, menaçant simplement de sanctionner le pays s’il recommençait. Ces menaces ne suffirent pas à stopper la nation, qui a mené de nouveaux essais en septembre de la même année.
Trump et Jong-Un, provocations sur provocations
Le 3 septembre 2017, la Corée du Nord a de nouveau testé un missile mais qui cette fois-ci, avait une ampleur inimaginable. Ce missile avait trois fois la puissance d’Hiroshima et avait une portée beaucoup plus conséquente que les anciens. En effet, Kim Jong-Un réalise le vœu de son grand-père et a enfin, le peuple américain à portée de tir. Cet essai a provoqué la colère noire de Donald Trump qui a vivement attaqué son homologue coréen en le surnommant « homme fusée » et en lançant des menaces très claires envers sa nation : « ils (les coréens) se heurteront au feu, à la colère et franchement une puissance, comme le monde n’en a jamais vus »
Face à ces menaces, le dirigeant coréen déclare que Donald Trump a « perdu la raison » et dévoile un plan d’attaque sur une base militaire américaine dans le pacifique : Guam. Ce plan incite les Etats-Unis à déclarer que s’il faut défendre leurs alliés, ils n’hésiteront pas à détruire totalement la Corée du Nord. Cela a encore plus motivé Monsieur Jong-Un à répondre, en prévenant qu’il « [ferait] payer cher à l’homme à la tête du commandement suprême aux États-Unis son discours appelant à la destruction totale »
2018, l’année du changement ?
Dans ses vœux de nouvelle année, le chef coréen a lancé une vague de terreur sur le monde entier en montrant clairement que sa position face aux américains, n’avait pas changé : « Les États-Unis sont à la portée de nos tirs nucléaires. Le bouton nucléaire est toujours sur mon bureau. Les Américains doivent prendre conscience que ce n’est pas du chantage, mais la réalité ».
Cela n’a pas effrayé le dirigeant américain qui a répondu de manière déconcertante, en déclarant que son « bouton nucléaire » était plus impressionnant : « Moi aussi j’ai un bouton nucléaire, mais il est beaucoup plus gros et plus puissant que le sien, et il fonctionne ! »
La situation reste donc compliquée, même si des pays comme la Russie ou la Chine (tous deux anciens soutiens de Monsieur Jong-Un) réclament une réunion entre les deux nations. Cependant, le mois dernier, le dirigeant Coréen a déclaré ne pas être contre une « dénucléarisation » de la frontière avec ses homologues du Sud et qu’il voulait rencontrer Monsieur Trump en personne. Cela fut très apprécié par le dirigeant Américain qui a accepté la réunion qui devrait normalement avoir lieu fin mai. Les signes semblent donc propices à une baisse de tension même s’il semble presque utopique d’imaginer que Monsieur Jong-Un abandonne son programme nucléaire qui est défendu depuis la Corée de son grand-père.
Iliès Terzoutyettou, Mars 2018