Le handicap y est banalisé, l’amour parfait, la région sublimée. La critique est charmée : Henri plein de sensibilité fait l’unanimité. Yolande Moreau, la réalisatrice a fait son choix, c’est l’image qui dominera. Henri et Rosette parlent peu, mais en disent tellement. C’est la nature de leur relation qui nous dit tout, la beauté du spectacle qu’ils nous offrent, et la candeur de leur histoire naissante qui se chargent de tout dévoiler au spectateur.

Henri, restaurateur, doit faire le deuil de sa relation passée avec sa femme décédée, Rita. Henri doit se reconstruire, il doit poursuivre son activité professionnelle, pour lui, pour sa fille. C’est alors que Rosette, jeune handicapée et papillon blanc, se voit employée dans le café d’Henri, tout commence à ce moment précis. Rosette craque pour Henri et Henri pour Rosette. Leur histoire sera semée d’embûches, arriveront-ils réellement à surmonter le handicap de Rosette, Henri arrivera-t-il à faire complètement son deuil ? Chacun rendra l’autre un peu plus humain, et en fin de compte, c’est le plus important. Henri apprend à Rosette à aimer, elle lui apprend à vivre. Ce film est une vraie leçon de vie, pleine d’humanité, pleine de bon sens qui nous invite à réfléchir sur le regard que l’on porte aux autres et plus particulièrement aux personnes handicapées .

De plus, Yolande Moreau nous offre un regard magnifique sur la région Nord-Pas-de-Calais, rarement autant mise en valeur, rarement autant sublimée sur grand écran. Entre terrils, petits sentiers, maisons traditionnelles de briques rouges, et nos magnifiques plages du nord, elle nous fait redécouvrir cette région minière avec son lourd passé et en pleine reconversion. Elle nous invite d’une certaine façon à rejoindre Rosette et Henri, dehors, là-bas où tout se joue pour nos deux tourtereaux.

On sort définitivement bouche bée de ce film, épaté et subjugué par tant de beauté, mais à la fois frappé par tant de réalisme, le souffle coupé. Les acteurs ne sont peut-être pas les plus beaux ou les plus connus du grand public, mais leur sincérité leur donne une certaine accessibilité qui nous les rend ainsi familiers.

Marine Chmielinski

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Henri : L’amour plus fort que la différence ?

La surprenante histoire d’un veuf, Henri qui doit embaucher une jeune femme légèrement handicapée appelée Rosette. Contre toute attente, l’amour va venir s’en mêler. C’est sa deuxième fois en tant que réalisatrice pour Yolande Moreau. Elle était surtout connue comme actrice polyvalente (cinéma, télévision et théâtre). Maintenant, elle ajoute une corde à son arc avec ses réalisations.

La réalisatrice a particulièrement soigné le montage et l’image de son œuvre. Le spectateur pourra reconnaître des œuvres telles que La Cène de Léonard de Vinci ou L’Angélus de Millet. Ce dernier tableau est très présent dans le film et a une forte symbolique. La symbolique est d’ailleurs très importante. Elle fait parfois passer plus de messages que les dialogues eux-mêmes, très peu nombreux, dans cette œuvre avant tout picturale.

Malgré la beauté des images, certaines séquences trainent en longueur durant d’interminables non-dialogues. Parfois, le handicap mental de Rosette et la différence d’âge entre les personnages peut mettre mal à l’aise. Le héros éponyme de cette aventure apprend, grâce à sa jeune protégée, à être heureux. En effet, l’innocence et la spontanéité de cette dernière plongent Henri dans un monde qui l’aidera à faire son deuil.

Henri est un film émouvant et romantique qui plaira aux amoureux du cinéma d’auteur.

Clothilde Chmiliewski