
Visite de Louis XIV à la Manufacture des Gobelins. Photograpphie personnelle prise au palais des beaux arts d’Arras.
Les élèves en enseignement d’exploration « patrimoines » du lycée F. Darchicourt ont imaginé une parenté imaginaire, un lien de filiation, du plus évident au plus ténu, entre les œuvres exposées lors de l’exposition 100 chefs-d’œuvre de Versailles au Musée des Beaux-Arts d’Arras et le patrimoine des musées de la région Nord-Pas de Calais. Découvrez cet étrange arbre généalogique, laissons les œuvres prendre la parole…
Je m’appelle Visite de Louis XIV à la Manufacture des Gobelins, je suis une tapisserie de basse-lisse qui a vu le jour en 1672 et comme mon nom l’indique, j’ai été conçue à la manufacture des Gobelins selon une peinture d’un grand artiste peintre et décorateur : Charles Le Brun. Comme vous pouvez le voir, je suis une œuvre colossale tissée en laine, en soie et en fil d’or qui contient une profusion de détails. Normalement, je réside au château de Versailles, mais j’ai été temporairement déplacée aux Palais des Beaux-Arts à Arras.
De plus, je viens d’une fratrie de 14 enfants et ensemble nous constituons la tenture de l’Histoire du roi. Par contre, contrairement à mes frères et sœurs, au lieu de promouvoir les hauts faits militaires, civils et diplomatiques de Louis XIV, je célèbre le talent et le travail des artisans de la Manufacture des Gobelins. Vous pouvez notamment voir de nombreuses saynètes de déménagement : trois ouvriers apportent un grand vase, d’autres des tentures, du mobilier, des tapis… Vous pouvez aussi remarquer à gauche, le roi accompagné de Monsieur, du duc d’Enghien, du prince de Condé, de Colbert, ainsi que de Le Brun car, en effet, j’immortalise la visite du roi le 15 octobre 1667 à la Manufacture des Gobelins afin de témoigner de la modernité du roi et de la France. Je laisse maintenant la parole à mon petit-fils qui va aussi se présenter.

Les marchands chassés du temple. http://webmuseo.com/
Réalisée par Guillaume Werniers, je suis une tapisserie nommée les marchands chassés du temple. Je suis né en 1737 et acquise en 1992, je réside à Lille au musée de l’Hospice Comtesse : un ancien hospice construit par Jeanne, comtesse de Flandre en 1237, et classé Monument historique en avril 1923 et en février 1991.
Contrairement, à mon grand-père, je suis une tapisserie de haute-lisse, tissée en soie et en laine, bien moins prestigieuse et sophistiquée que lui. Enfin, ma fonction est également différente de la sienne : alors que lui a une fonction politique, la mienne est religieuse. En effet, je représente les marchands chassés du temple par Jésus (d’où mon nom) qui est une scène tirée de l’évangile de St Jean, 2.13-16.
Françoise Lavalle