Les élèves en enseignement d’exploration « patrimoines » du lycée F. Darchicourt ont imaginé une parenté imaginaire, un lien de filiation, du plus évident au plus ténu, entre les œuvres exposées lors de l’exposition 100 chefs-d’œuvre de Versailles au Musée des Beaux-Arts d’Arras et le patrimoine des musées de la région Nord-Pas-de-Calais. Découvrez cet étrange arbre généalogique, laissons les œuvres prendre la parole…
Je me nomme Apollon servi par les nymphes. Ma création a duré 8 ans, de 1666 à 1674. J’ai été sculpté dans du marbre de Carrare par François Giradon et Thomas Regnaudin, qui ont respecté les canons du style classique. Je suis l’œuvre originale conservée dans les réserves du château de Versailles. Je suis actuellement exposée à Arras dans le cadre de l’exposition « 100 chefs-d’œuvre de Versailles ».
Je suis composé de sept statues qui représentent le repos d’Apollon dans la grotte marine de la déesse Thétys après le coucher du soleil. Apollon, dieu solaire grec, est représenté sous les traits de Louis XIV, surnommé le « roi soleil ». On me considère comme l’une des plus belles sculptures du XVIIe siècle. Exposé initialement dans le parc du château imaginé par Charles Le Brun, je réponds à un autre groupe statuaire, Apollon sur son char qui évoque le lever du soleil.
Je laisse place à mon ascendant, mon lointain parent venu de Grèce.
On m’a donné le simple nom de Vase, je suis né aux alentours du VI siècle av. J.-C. d’un père inconnu. J’ai été fabriqué en céramique de terre cuite dans la région de l’Attique. Je suis exposé au musée de Boulogne-Sur-Mer qui fut jadis un château.
Les formes sur mon corps représentent Hercule-Mélampyge portant sur ses épaules les deux Cercopes Acmon et Passalus, suspendus par les pieds aux deux bouts d’un bâton, la tête en bas. Le héros thébain est barbu, couvert de la peau d’un lion, et armé d’un arc, d’un carquois, d’une épée et une massue. Devant Hercule, on peut voir une représentation d’Athéna, munie d’un casque, d’une lance et de l’égide qui est une armure redoutable détenue par Zeus. Son bouclier rond, orné de globules, est posé à terre. Un arbre est placé entre Minerve et le héros. Derrière Hercule, est représenté Hermès barbu, muni du pétase ailé (le casque ailé), de la chlamyde et des bottines ; il tourne la tête en arrière, et tient une simple baguette à la place du célèbre caducée. Mon père a représenté d’autres hommes dans mon dos, Apollon citharoede, accompagné de deux muses ; l’une, qui tient une fleur, est accompagnée d’une biche : les noms de Diane et Laone conviendraient peut-être mieux à ces deux déesses.
Décidément, le culte d’Apollon est une tradition familiale venue du fond des âges !
Patrice Plouvin