
Le gouvernement Valls 2, composé de 16 ministres dont 7 femmes Un gouvernement presque parfait . lefigaro.fr
La première loi sur la parité, votée en 2000, oblige les partis politiques à présenter un nombre égal d’homme et de femme sur leurs listes. Des lois plus récentes abordent, elles aussi, la mise en place d’une meilleure égalité de cette représentation. Ces lois sont-elles vraiment nécessaires pour instaurer cette égalité ?
Nous voterons désormais pour une femme et un homme se présentant ensemble, lors des prochaines élections départementales de Mars 2015. La nouvelle réforme devrait inciter les femmes à se présenter et remettre de la parité en politique. Rien de nouveau sous le soleil ! L’Assemblée nationale avait voté en 1999 une loi favorisant l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives. En 2000, une loi impose un nombre égal de candidats de chaque sexe sur les listes électorales, ainsi que des sanctions financières aux partis ne présentant pas le même nombre de candidats et candidates.
Des effets positifs sont à constater
Les femmes sont désormais de plus en plus nombreuses à se présenter ou à figurer sur des listes. Le gouvernement Valls 2 respecte à une ministre près, la parité : 7 ministres sont des femmes sur un total de 16. Elles sont aujourd’hui 155 députées à l’assemblée nationale, ce qui est un nombre record dans notre pays. La parité n’est toujours pas établie puisque le nombre d’hommes s’élève à 422. En 1995, 21,7 % de femmes étaient conseillères municipales, contre 34,8 % en 2008, d’après le ministère de l’Intérieur. C’est au parlement Européen qu’elles sont le plus nombreuses, 273, soit 36,4 % pour 751 députés. La parité n’est pas complètement établie, mais des efforts ont été faits en France et en Europe. Depuis la promulgation de certaines lois, les électeurs votent-ils pour des femmes en fonction de leurs qualités en matière de politique, ou seulement pour le fait que ce soit des femmes ? Leur place sur la liste est-elle due à leurs compétences ou à la nécessité : parité oblige !
Une loi nécessaire…
Comment changer les mentalités des Français sans passer par des lois ? Le contexte historique et culturel a empêché les femmes d’accéder au pouvoir politique : c’est un fait. C’est seulement en 1944 que les Françaises ont obtenu le droit de vote, comme récompense pour leur service rendu durant la guerre. « La parité est à introduire dans la loi pour que puisse s’écrire une autre histoire » affirmait Joëlle Wiels dans Le Monde en 1999. Ces inégalités sont si vieilles et ancrées dans nos coutumes qu’il devient inutile de penser que sans passer par des lois le pouvoir qu’ont les femmes changera. D’ailleurs, c’est depuis le Code civil sous Napoléon en 1804 qu’il était inscrit que les femmes étaient considérées comme « mineures ». Elles avaient par exemple l’interdiction de signer un contrat et étaient exclues des droits politiques. « Nous sommes obligé de passer par une loi pour que la parité entre enfin dans nos mœurs » déclarait Catherine Joffroy, avocate, dans le journal La dépêche.
Ces lois permettent également de donner de la visibilité aux femmes, souvent considérées comme « incompétentes » par certains hommes à cause de leur manque de présence sur le plan politique. Et si elles sont moins présentes, c’est pour une question de disponibilité (les hommes avouent par exemple, pour 60 % ne faire aucun travail domestique, c’est à la femme de le faire) et non par manque d’envie. Beaucoup de femmes s’impliquent cependant en politique mais ont plus de mal à accéder au pouvoir que les hommes. N’y aurait-il pas un « plafond de verre » en politique ? Sont-elles moins compétentes que les hommes ? Sûrement pas ! Rappelons que ce sont les femmes qui ont le plus accès à des études supérieures longues. Il est temps de changer les choses, et peut être que la politique ira mieux, qui sait !
Enfin, si les femmes étaient plus nombreuses au parlement, certaines lois les concernant davantage auraient probablement plus de chance de passer. Souvenons-nous de celle sur l’IVG défendue par Simone Veil. Cette ministre avait eu beaucoup de mal à la défendre en 1975, devant une assemblée majoritairement constituée d’hommes, qui ne se sentaient pas touchés par ce problème. Une assemblée avec égalité d’hommes et de femmes réglerait ce genre de problème : les femmes ont aussi leur mot à dire sur ce qui les concerne !
Mais toujours critiquée…
Il est regrettable de devoir passer par une loi, « légiférer ne servirait à rien, on n’a jamais éduqué une nation par des lois » d’après Clément, militant socialiste. Le problème d’instaurer une loi sur la parité, est que le mépris des hommes à l’égard des femmes pourrait se développer. Si le législateur impose un quota de femmes sur des listes électorales, cela montre bien qu’elles ne sont pas considérées comme des candidates légitimes et témoigne d’une attitude méprisante de la part des instances dirigeantes des partis. Dans ce cas, les électeurs votent-ils pour des femmes pour leurs compétences en matière de politique, ou seulement pour leur genre ? Cela revient au même problème que l’Affirmative Action aux États-Unis. « L’Affirmative Action » consistait à rétablir l’égalité des chances des personnes discriminées, notamment les noirs de peau aux États-Unis longtemps considérés comme inférieurs.
Un des arguments de ceux qui s’opposent à ces lois est qu’elles vont aussi à l’encontre des principes de la république. Imposer un nombre égal d’hommes et de femmes à l’assemblée ne correspond plus avec le principe de démocratie. Le peuple est libre de désigner ses élus, qu’il y ait plus d’hommes ou plus de femmes. L’égalité entre eux ne se fera jamais si nous l’imposons. En revanche, inciter les femmes à se présenter est différent et n’irait pas à l’encontre de la souveraineté du peuple. Le tout en laissant le choix aux électeurs de voter pour une femme ou un homme.
L’youssfi Sarah le 12/01/15