Michel Delpech, idole française révélée dans les années 60 s’est éteint le 02 janvier 2016 des suites d’un cancer. Agé de 69 ans, il luttait depuis 3 ans contre sa grave maladie. On retiendra de lui sa popularité ainsi qu’un grand nombre de ses tubes ancrés dans les mémoires.

« J’ai mon rhumatisme, qui devient gênant. Ma pauvre Cécile, j’ai 73 ans » disait-il dans son tube intitulé « quand j’étais Chanteur ». Hélas, il n’aura jamais l’occasion de vivre cela, un fichu cancer de la gorge l’ayant emporté à l’aube de son 70ème anniversaire. C’est dans les années 70 que Delpech prit son envol au gré de succès populaire comme « pour un flirt » ou « chez Laurette » jusqu’à devenir une véritable idole pour les Français. Toutefois, malgré son statut, Delpech demeurait un homme simple et modeste. « Il était toujours gentil, charmant, on avait l’impression qu’il cernait tous nos problèmes » déclarait Yvon, l’un de ses fans sur le site de la FNAC. Grand amoureux de la terre où il passa une grande partie de son enfance, le Loir-et-Cher, il en fit l’un de ses plus grands succès le tout avec simplicité et tendresse. Sa dernière chanson « La Fin du chemin », frappa les esprits par cette triste prémonition « voici la fin de mon chemin sur terre. Je viens vers toi, accueille-moi, mon père. Adieu la vie, mais je bénis ma chance. ».

Un engagement social et politique
Moins rebelle et contestataire que Renaud et autres Gainsbourg, Delpech était l’une des voix les plus entendue de son époque. A travers son écriture toujours très fine et recherchée, il a sans cesse cherché à affirmer ses positions et il a su capter la réalité de son époque. En 1973, il chante « les divorcés » chanson dans laquelle il évoque une séparation entre deux conjoints tout en dénonçant la loi en vigueur. A peine deux ans plus tard, en 1975, la loi sur le divorce par consentement mutuel sera adoptée. Il affirme également ses positions politiques dans « Inventaire 66 », où il s’oppose à la guerre au Vietnam mais aussi à la longueur du mandat présidentiel du général de Gaulle, le tout avec finesse. Son engagement politique perdure et s’affirme notamment en 2007, lors de la campagne présidentielle. Il interprète « que Marianne était jolie » en l’honneur de Ségolène Royal, la candidate socialiste, en compagnie d’autres artistes comme Benabar ou Christophe.

« Michel Delpech est mort sans avoir vieilli »
Dès l’annonce de sa disparition, Politiques et Artistes se sont empressés pour lui rendre un vibrant hommage. « Michel Delpech est mort sans avoir vieilli. Ses chansons nous touchaient car elles parlaient de nous. De nos émotions comme de nos épreuves. Il avait traduit mieux que personne les années 70 » déclarait le président de la République Française François Hollande. Pour le PDG d’Universal Music, Pascal Nègre, Delpech était « un poète parlant de la vie des gens, un mélodiste hors pair et un homme très attachant ».
Ses amis artistes, appuyés de l’animateur Michel Drucker, ont eux déjà obtenu la diffusion d’une émission hommage à Michel Delpech sur France 2. Marc Lavoine, Calogero et Pascal Obispo y ont interprété les plus grands tubes du chanteur. Un album de reprises est déjà en préparation sur demande de l’artiste lui-même. « C’était son vœu le plus cher, il souhaitait que son répertoire vive », a déclaré l’un de ses proches à RTL.

Michel Delpech fera pour toujours partie du patrimoine musical français de part son image, celle d’un homme simple et tendre, mais aussi parce qu’il laisse derrière lui une multitude de tubes. Comme il l’avait mentionné dans « quand j’étais chanteur », « C’était mon sourire mon atout majeur », et c’est ce sourire qui manquera à des millions de Français.

H.D