Le jeudi 21 mai, le premier étage du CDI a accueilli le vernissage concluant l’atelier de pratique photographique qui aura transposé lieux et élèves tout au long de l’année au Lycée Darchicourt.

Les cinq photographes en herbe ont présenté TransPosez, l’exposition de leurs travaux photo. Élèves de seconde, première et terminale Scientifiques, Dana Demoulin, Noémi Buchet, Jesse Dettwiler, Dylan Lemoine et Jérémie Tomas ont fréquenté, les jeudis soir et quelques mercredis après-midi, l’atelier de pratique photographique animé par le photographe Horric Lingenheld de l’association Destin Sensible/mobilabo. Ils ont pu évoquer devant un public de parents, de lycéens et de professeurs aussi bienveillants, attentifs, qu’intéressés, leur découverte, leur pratique et l’expérience de la photographie construite lors des séances d’atelier.

Des centaines de photos prises, il n’en reste que 16…
Le matériel professionnel prêté par l’association, les conseils et l’expérience apportés par Horric a permis aux élèves de travailler comme des photographes professionnels : décider et installer un éclairage, tester la prise de vue, déplacer la source de lumière, tester à nouveau, composer et recomposer la photo, ajuster, réajuster le cadre, autant de fois que nécessaire pour obtenir enfin LE cliché… ou finalement, pour modifier totalement l’idée initiale. L’apprentissage de la patience se fait parfois « dans la souffrance »… Ils ont pesté, fulminé parfois même, face lors de phases de découragement quand la photo ne « rendait » pas, ou déçus et frustrés, lorsque, une fois les flashs enfin installés, coordonnés et prêts… le soleil avait décidé de fuir et de nous priver de sa lumière naturelle : toute la scène était alors à revoir… Après les grincements de dents, les mâchoires se décrispaient vite… L’ambiance potache autour de certaines prises de vue à la composition aussi inattendue qu’improbable à imaginer en dehors du « délire » de l’instant, a généré autant de rires que d’efforts d’argumentation… pour Jesse notamment… afin que le groupe accepte de laisser figurer Responsable, je t’ai trouvé au rang des travaux élus pour l’exposition…

La persévérance des photographes en herbe a de nouveau été mise à l’épreuve quand ils ont été conviés à choisir quelques photos seulement sur les centaines de clichés stockés sur les disques durs. Le choix n’a pas été toujours été aisé et il a parfois fallu convaincre les membres du groupe d’accepter une photo qui, a priori, ne faisait pas l’unanimité. Le travail sur logiciels professionnels pour la retouche des photos a également été un moment de partages et de discussions animées.

Voir et donner à voir autrement le lycée : TransPosez

Les élèves ont pu expliquer, lors du vernissage, la genèse et la composition de leurs œuvres qu’ils voulaient « à la manière de » ou totalement personnelles dans leur composition : si la Visite insolente d’une nuit a été inspiré à Noémi par Courbet et son autoportrait Le Désespéré, elle souligne que L’Impératrice est « une allusion à la femme-papillon qui vient de naître » et qui offre du couloir du lycée une autre vision, une dimension plus onirique et plus poétique.

Dana a choisi un éclairage « à la Vermeer » pour son éc(h)olière au rez-de-chaussée du lycée : « Que regardes-tu ? À quoi penses-tu ? Qu’est-ce qui te captive autant pour ne pas me regarder ? Tu sais à qui tu me fais penser ? à La Jeune Fille à la perle… »

Jesse explique sa photo : « Cet homme est ouvert d’esprit. À la recherche de la Sagesse, il médite sur le Soleil. Il veut apprendre à être meilleur. La pureté éblouit et affirme sa puissance et sa domination. Inatteignable, il atteint cependant le monde entier, cela fait du soleil une création fascinante. Mains liées et regard fixe, il attend à travers la frontière une réponse de l’astre. À son coucher, il courbe la tête. À son lever, il l’a relevée. Jamais il n’a été aussi persévérant car c’est cette qualité qui mène au changement. Attentif, il contemplera. »

Dylan, quant à lui, évoque le motif de la lumière dans ce qu’il veut un dyptique : L’origine du soleil… et… Soleil à son paroxysme. « Le ballon fluorescent symbolise le soleil à sa création d’où l’obscurité de la photo autour de ce ballon. Dans l’autre photo, je suis devant un mur jaune, à côté d’une plante donc on voit que la lumière vient du soleil et ici, la plante symbolise la vie qui n’existerait pas sans lumière. Le mur jaune symbolise les rayons du soleil. Les deux titres reliés forment un titre commun [au dyptique] c’est pour cela que j’ai laissé les points de suspension aux titres. »

Jérémie, en section Abibac a choisi de nommer ses photos dans les deux langues. Vor dem Sturm Avant la tempête a sans doute à voir avec l’année du Baccalauréat. Jérémie explique : « Depuis son arrivée sur le bateau, il a avancé, tête baissée, sa capuche l’abritant de tous les vents contraires qui hurlaient sur l’océan en fureur.  Des lignes bien tracées l’ont guidé jusque-là, pas à pas vers la proue, mais à présent plus rien ne peut le conduire et il faut sauter.  La prise de conscience est brutale ; il relève sa capuche et ses yeux, subitement tirés de la torpeur habituelle, considèrent avec effroi l’infini de l’inconnu : destinée hasardeuse. »

N’hésitez pas à vous rendre à l’exposition : vous pourrez découvrir la découvrir jusqu’au vendredi 12 juin au 1er étage du CDI. Et, à la rentrée prochaine, ne soyez pas étonnés de voir, dans les lieux où elles ont été prises, les photos de cette exposition : TransPoser le lycée, c’est apprendre à le voir, apprendre à voir l’essence derrière les choses, apprendre à construire sa réalité derrière le réel.