Rencontre avec un réalisateur (2e partie)

Affiche du film "En Mai fais ce qu'il te plait"Le 21 septembre 2015, les élèves de cinéma du lycée Darchicourt ont rencontré Christian Carillon pour l’avant-première de son nouveau film, « En mai fais ce qu’il te plaît », sortie en salle le 4 novembre. Dans ce post, l’article d’un élève accompagné de cinq reportages effectués par les élèves d’option cinéma audiovisuel.

« En mai, fais ce qu’il te plaît »: l’exode de 1940 selon Christian Carion

Lundi 21 septembre 2015, les héninois ont pu découvrir, en avant première, le nouveau film de Christian Carion intitulé « En mai, fais ce qu’il te plaît ». 10 ans après « Joyeux Noel » et près de 6 ans après « L’affaire Farewell » son dernier film, Christian Carion revient avec un film inspiré d’un grand évènement de l’histoire de France : l’exode. Tourné dans le Nord-Pas-de-Calais, sa terre natale, le film s’inspire de nombreux témoignages recueillis pour l’occasion par l’équipe du film.

Si Christian Carion entame son marathon médiatique dans le Nord Pas de Calais pour promouvoir son nouveau film « en mai, fais ce qu’il te plaît », c’est dabord pour remercier les nordistes de leurs témoignages . « Je suis allé chez France 3 Nord-Pas-de-Calais et à la Voix du Nord pour lancer un appel à témoin » précise Christian Carion, le résultat a été à hauteur des attentes « Nous avons été submergés de mails, d’enregistrements et de lettres ». Mais le principal témoignage, celui qui a inspiré dans les grandes lignes le réalisateur, c’est celui de sa mère rapportant l’histoire familiale. « Le cheval de mon grand-père s’appelait Hitler, on m’a également raconté l’arrivée d’Allemands en side-car avec un cochon ficelé dans le véhicule » note le cinéaste, tous ces éléments sont ainsi bien présents dans le film. Le plus important pour Christian Carion était d’honorer ses racines en tournant dans le Nord-Pas-de-Calais dans le village de Lubecquiere, « on n’oublie jamais d’où l’on vient, j’y ai passé 20 années de ma vie, c’est là où j’ai appris à lire et à compter » a déclaré Christian Carion. Aussi, une centaine de nordistes ont été appelés en renfort pour la figuration, ils ont formé un véritable village soumis à l’exode comme en mai 1940.

« Je voulais faire un western »
A première vue on pourrait croire à un film documentaire sur l’exode de 8 millions de personnes en France. Mais loin de lui, l’idée de faire un travail d’historien « Je voulais faire un western avec des chevaux et de grands espaces » a commenté le réalisateur. Pour cela, Carion avait un rêve fou : confier la musique de son film à Ennio Morricone, l’homme qui a réalisé les musiques de nombreux westerns comme Il était une fois dans l’ouest ou Pour une poignée de dollars. « On a mis sa musique sur le montage et ça fonctionnait. La production l’a donc contacté dans mon dos, il a voulu me voir à Rome où nous avons longtemps discuté et il a accepté de travailler avec nous. J’étais ému » a affirmé Christian Carion.

« L’actualité m’a rattrapé »
Le sujet du film, l’exode, pousse à un rapprochement avec l’actualité et les migrants cherchant à fuir la guerre. « J’ai commencé le film avant que la question des migrants ne soit au cœur de l’actualité. Malheureusement, l’actualité m’a rattrapé. « Aucun barbelé, aucun mur ne viendra à bout de l’énergie des migrants. L’histoire des migrants qui traversent la méditerranée, c’est la même histoire que celle de mes parents » conclut le réalisateur. L’Exode de mai 40 possède un caractère universel qui n’a pas échappé aux spectateurs.

Hugo Dupriez

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